Gerard Duvallet écrit des chansons
pour plusieurs chanteurs et pour lui-même
Pour lui-même:
La lucarne bleue
Dans la lucarne bleue
Ya des gens et des jeux.
Ils montreraient leur cul
Pour gagner trois écus.
Ils tueraient père et mère
Pour un voyage en mer.
Ya des gens et des jeux
Dans la lucarne bleue.
Dans la lucarne blanche,
Par de tristes dimanches,
Un homme décontracté
Flatte ses invités.
Il est incontournable
Tellement il est aimable.
Par de tristes dimanches
Dans la lucarne blanche.
Dans la lucarne rouge
Le spectacle se bouge :
Du sexe et puis du sang
Poussés à l’indécent
Pour tous les automates
Esclaves de l’audimat !
Le spectacle se bouge
Dans la lucarne rouge.
Dans la lucarne noire
On voit du désespoir,
Du malheur en image
Entre poire et fromage :
La mort banalisée
Entre pubs balisées !
On voit du désespoir
Dans la lucarne noire.
Dans la lucarne rose
On voit la vie en rose :
La soupe américaine,
Du Coca en rengaine,
Du foot et puis du foot,
De l’ennui goutte à goutte !
On voit la vie en rose
Dans la lucarne rose.
Dans la lucarne verte
On voit des portes ouvertes
Sur un monde idéal,
Un horizon génial,
Sur un mètre de large,
La vérité en marge !
On voit des portes ouvertes
Dans la lucarne verte.
Dans la lucarne bleue
Ya des gens et des jeux.
Dans la lucarne blanche
Ya de drôles de dimanches.
Dans la lucarne noire
Ya plein de désespoir.
Dans la lucarne verte
Ya quelques portes ouvertes…
Pour Alain LEAMAUFF :
Mettez-moi du Ferré
Parce qu’il chantait Rimbaud
Et musiquait Verlaine
Quand le vers était beau
Auprès de Madeleine
La mémoire et la mer,
Etrange parabole
Aux répliques amères,
Aux mystères en paroles.
Pour mes airs préférés,
Laissez-vous transférer,
Mettez-moi du Ferré !
Celui sans dieu ni maître,
Libertin libertaire,
Et qui put se permettre
De ne jamais se taire !
Anarchiste au gros cœur,
Type de mauvais aloi,
Drapeau noir des rancoeurs,
Comment vivre sans loi ?
Pour ces mots proférés,
Ne pas légiférer :
Mettez-moi du Ferré !
En respect pour ce chien
Qui errait dans les notes
Je suis lui, je suis sien,
En mémoire je pianote.
Aux radios ânonnant
Aux cris périphériques
A la techno planant
En délires hystériques.
Laissez-moi déférer
Prière se référer
Mettez-moi du Ferré !
Pour l’amour de sa vie
Pour une autre Pépée
Qu’il chérit à l’envi
Pourquoi se disculper ?
Jolie môme, the nana
Femmes aimées ou haïes
Portées au nirvana
En souffrance ébahie.
Toutes belles affairées
Pour ce pestiféré
Mettez-moi du Ferré !
Parce qu’il chantait Rimbaud
Et musiquait Verlaine
Quand le vers était beau
Auprès de Madeleine.
Pour mes airs préférés
Laissez-vous transférer
Mettez-moi du Ferré
Sur CD "Drôle de poète" (Voir dans rubrique 'Bibliographie')
Politiquement correct
Je ne suis pas les us et coutumes
De notre époque béton-bitume.
J’suis vacciné à l’Epicure,
J’ai mon sérum, j’ai pa piqûre !
Donnant à chaque circonstance
Rien de plus que son importance ;
Rien n’est si lourd, rien n’est si grave
Qu’il faille troubler la paix des braves !
J’suis pas poli…
Je suis direct !
J’suis pas poli… tiquement correct !
A tous mes potes, les boit-sans-soif,
Tous les sans grade, les nés sans coiffe,
Les amateurs du gouleyant,
Je lève mon verre… même en payant !
A toutes les belles vivant mes frasques,
A leurs envies d’amours fantasques,
A leurs maris, à leurs amants,
Je lève mon sexe vigoureusement !
J’suis pas poli…
Je bois cul-sec !
J’suis pas poli… tiquement correct !
Quant aux énarques, aux bons apôtres,
Qui veulent faire le bonheur des autres,
Qui nous servent « show » comme des moules-frites
Les plus beaux serments d’hypocrites.
Je leur décerne mon mépris
Sur parchemin, signé, écrit ;
Avec en gras le mot faux-cul
Pour ces winners, tristes vaincus !
J’suis pas poli
Je vis avec !
J’suis pas poli… tiquement correct !
Et mon futur et ma vieillesse,
Et mon cancer, je les délaisse.
A mon plaisir, je tends la main,
Je veux chanter mes lendemains.
Je baise la mort, je viole la vie !
Si elles résistent, je suis ravi !
Ne comptez pas sur ma confesse !
Je préfère vous montrer mes fesses !
J’suis pas poli
Je suis direct !
J’suis pas poli… tiquement correct !
Je baise la mort, je viole la vie !
Si elles résistent, je suis ravi !
Ne comptez pas sur ma confesse !
Je préfère vous montrer mes fesses !!!
Sur CD 'Sermonade'
Pour Nina Després
La fille d’la météo
La banquise s’arrache
En lambeaux gigantesques.
Les océans débâclent
En orages dantesques.
La terre se réchauffe
La fille d’la météo
Dit d’un sourire de gaufre :
« Demain il fera beau ! »
Il fait tellement chaud
En des régions ardues
Que les hommes n’ont plus d’eau
Dans leurs regards perdus
Pour pleurer sur la fille
Préposée météo,
Potiche qui s’égosille :
« Demain il fera beau ! »
Les vieux crèvent de chaud,
C’est le cas de le dire.
Soleil vaut l’échafaud
Pour d’innocents martyrs.
Groupés devant l’écran
Pour suivre la météo
Et entendre à l’encan :
« Demain il fera beau ! »
Le niveau des mers monte
Pourtant sans se marrer
Des Hollandais qui comptent :
« C’est dans combien d’années
Qu’on vivra sous la digue
En peur de météo ?
Pourvu que l’on nous dise » :
« Demain il fera beau ! »
Et les forêts s’embrasent,
Et les récoltes brûlent.
C’est la terre qui se rase
Et l’homme est dans sa bulle !
Attendant béatement
La fille d’la météo
Rassurant sur commande :
« Demain il fera beau ! »
Les experts se disputent,
Chacun sa vérité.
Il faut qu’on se répute
Dans la bonne société !
Pour… vendre ses bouquins
Entre deux météos.
On ne vous apprend rien :
« Demain il fera beau ! »
Le blaireau qui s’en fout
Dans sa course au soleil.
La pluie qui le rend fou
Ne porte pas conseil !
Il veut que tous les jours,
Une fille de météo
Lui dise après « bonjour ! » :
« Demain il fera beau !
Sur le recueil "Drôle de poète" (Voir dans rubrique 'Bibliographie')
T’es pas people
Si t’es pas fana de show-biz,
Si tu fais pas partout des bises,
Si t’écoutes pas parler les cons,
Les trous du cul, les Ardisson,
Les noctambules de mégapoles.
Si t’es pas ça : t’es pas people !
Si t’es pas fou du mot célèbre,
Si tu ne cours pas comme un zèbre
Après le vent et l’illusion
Pour une improbable évasion.
Sur fond de fans en farandoles.
Si t’es pas ça : t’es pas people !
Si t’accroches pas aux magazines
Qui font le bonheur des cuisines.
Si tu n’lis pas voici-voilà
Ecrit tout faux pour vie d’gala.
Si t’es pas drogué aux idoles.
Si t’es pas ça : t’es pas people !
Si t’es pas fan de trucs cochons
Qui s’étalent dans tous les torchons.
Si t’es pas dingue de quelques folles
Homo sapiens pour grand guignol.
Si ça n’fait pas bander popol.
Si t’es pas ça : t’es pas people !
Si t’es pas imbibé de stars
Dont le talent n’est que le fard !
Si tu doutes de la beauté
Des photos et corps plastifiés.
Tu réfléchis, tu extrapoles.
Si tu fais ça : t’es pas people !
Si tu ne cries pas sur les toits
Ta passion pour Chantal Goya,
T’égosillant comme un enfant
Dans une boîte d’adulescents
Qui méritent tous des torgnoles !
Si t’es pas ça : t’es pas people !
Si tu ne t’écries pas : « génial ! »
Tous les deux mots, cérémonial
Pour une greluche, pseudo-vedette,
Une madame de, une Bernadette
Sortie d’une série pour gogols.
Si t’es pas ça, t’es pas people !
Si t’es pas soucieux de paraître.
Si tu préfères conjuguer l’être.
Si tu te fous bien d’être vu.
Si tu te fous des « m’as-tu-vu ».
Si ta télé, c’est nécropole.
Alors c’est sûr : t’es pas people
Sur CD "Drôle de poète" (Voir dans rubrique 'Bibliographie')
Sur